Ces derniers temps je me suis enfin attelée à L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera que de nombreuses personnes m'avaient recommandé...D'ailleurs j'avais beaucoup entendu parler de cet auteur dont je ne savais finalement rien jusqu'au jour où je me suis dit qu'il était temps d'y voir un peu plus clair..

Ce qui est vraiment surprenant ici est la façon dont Kundera crée une dimension psychologique pour chacun de ses personnages tout en s'attachant à ne pas entrer dans des descriptions linéaires. Déjà le roman est divisé en chapitres qui reflètent tour à tour la vision de chaque personnage ce qui permet au lecteur d'avoir trois points de vue différents sur un même fait. Mais en plus la temporalité du roman est toute bouleversée et ne semble subir aucune contrainte car finalement elle ne joue qu'un rôle second dans le roman; sans ne rien dévoiler de l'histoire je peux dire qu'entre la première et la dixième page Tomas et Tereza se rencontrent et se marient. Trente pages plus loin ils habitent ensemble depuis sept ans...Ce qui peut sembler déroutant au départ s'avère en réalité être une grande liberté du roman par rapport aux temporalités "habituelles" du roman où les événements ont le temps de se développer. Le point de vue semble donc ici relativement neuf en ce qu'il ne pose pas là où on l'attendrait.
En outre une grande place est accordée à des pensées plus profondes sur la vie, sur la société, sur l'histoire; ces pensées viennent ponctuer un récit attaché aux individus pour l'élever à l'échelle de ce qui concerne des peuples ( l'exemple omniprésent de l'invasion des Russes et du communisme dans la pays des protagonistes), voire de ce qui concerne tous les êtres humains de façon plus générale.
Le livre reflète ainsi une véritable interrogation sur le sens de l'existence et sur les façons qui s'offrent à nous de la vivre, sur la façon dont nous choisissons de la vivre : comment supporter l'insignifiance de notre condition, de notre existence individuelle en même temps que les lourdes contraintes qui semblent peser sur elle?
Il n'existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans avoir jamais répété. Mais que peut valoir la vie si la première répétition de la vie est déjà la vie même ? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours à une esquisse. Mais même "esquisse" n'est pas le mot juste car une esquisse est toujours l'ébauche de quelque chose, la préparation d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche de rien, une ébauche sans tableau.
Il existe un commentaire très détaillé et très intéressant de cette oeuvre à l'adresse suivante si jamais vous vouliez en savoir plus sur le sujet..
.http://www.buzz-litteraire.com/index.php?2006/03/27/1128-linsoutenable-legerete-de-letre-milan-kundera
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